Le concept

#LECTUREalamaison

Si vous voulez en savoir un peu plus sur ma démarche …

Genèse du projet

Au départ du projet il y a eu cette question qui m’est tombée dessus au beau milieu de la période de confinement : suis-je capable d’un acte solidaire (concret), même minuscule ?

Le pourquoi du comment

D’abord je me suis demandé si l’esprit de solidarité en période de confinement, ça se résumait à applaudir chaleureusement les soignants 2 mn sur mon balcon et regagner ensuite ma petite zone de confort (confinée) pour me laisser biberonner aux news non stop, ou subir les grandes tirades clivantes et les polémiques ressassées par les donneurs de leçons (qui ont forcément un avis éclairé sur tout –“y’avait qu’à, fallait qu’on”– et s’improvisent grands stratèges de crise mondiale et spécialistes en virologie pour peu qu’on leur tende un micro à perche), planquée au fond de mon canapé, avant de me remettre à télétravailler devant mon écran, obéissant à un rythme à trois temps : Déconnectée-Dodo-connectée… et rebelote … 

Ensuite je me suis demandé ce que je pouvais faire à mon petit niveau comme acte solidaire (pas des paroles ou du vent…) pour apporter une contribution concrète, même minuscule, à la situation anxiogène du grand confinement.

Je ne sais pas coudre de masques alternatifs, je ne sais pas faire de croissants pour les soignants, je ne sais pas jouer de l’orgue de barbarie pour égayer par vidéoconférence les anniversaires de nos aînés dans les Ehpad (idée géniale !), je ne sais pas chanter ou donner des cours de yoga ou de cuisine en ligne …

Oui, la liste de ce que je ne sais pas faire est longue. Mais il y a deux choses que je sais faire avec engagement : lire et écrire. Lire les livres des autres. Écrire des nouvelles et des romans.

Devenue auto-éditrice par la force des choses (faute d’avoir trouvé une maison d’édition) j’ai fini par autoéditer un roman et un recueil de dix nouvelles. Et le statut d’auto-éditrice me donne toute liberté de mettre en ligne gratuitement mes écrits. D’où l’idée du … Comptoir des lecteurs. Un comptoir où chacun peut se servir librement, s’il en a envie et quand il en a envie, en attendant de retrouver les librairies et médiathèques 

Les autres
et moi

Donc besoin d’ouvrir grand mes fenêtres vers l’extérieur, où j’aperçois à la nuit tombée les autres fenêtres éclairées, derrière lesquelles chacun vit le grand confinement à sa façon, comme il peut…et parfois comme il peut pas … car une des incidences du confinement c’est de creuser les inégalités existant dans la population. Pour une partie le confinement est synonyme de détresse au quotidien. Enfer domestique. Privation accrue de contact et d’activités dans une cellule de 8m². Confinement errant (?!) faute de domicile fixe. Vétusté et promiscuité qui virent au cauchemar confiné. Souffrance psychique pour les personnes en situation de handicap mental. Crises d’angoisse aigüe pour les personnes fragiles psychologiquement. Perte d’emploi et précarité financière.  Isolement parfois total et donc aliénant.

Les témoignages sont nombreux et reflètent une grande diversité-disparité de l’expérience du confinement … bien vécue par d’autres, avec des initiatives solidaires et l’envie d’innover pour trouver des solutions alternatives aux besoins de la communauté. Merci à ces médias qui donnent la parole aux nombreux “anonymes”, dessinant une grande mosaïque de visages et de voix d’une même nation en lutte contre un virus. L’engagement au quotidien des personnels de santé et de la protection civile ou certains appels au secours de personnes confinées, ça calme fissa fissa l’envie de gémir sur son propre confinement ! N’empêche que chacun de nous a des questions et des angoisses plein la tête … et pas beaucoup de réponses. Forcément …

Marque-pages à télécharger et imprimer - Le Comptoir des Lecteurs

Lire,
c'est créer du lien

Et quand on tâtonne dans l’obscurité ou qu’on a l‘impression que ça pédale à vide dans sa tête comme dans la roue du hamster, la lecture a parfois des vertus surprenantes. Elle peut délester, aérer, consoler, égayer, énerver, guider, stimuler, apaiser, étonner, piquer, irriter, réconcilier, bercer, motiver, réveiller, éclairer, transformer, initier, amuser, indigner, alerter, libérer, dépayser et… nourrir l’âme et ouvrir l’esprit. 

Lire c’est se coltiner avec soi-même, et par conséquent avec les autres, dans un perpétuel mouvement pendulaire entre soi et les autres, entre l’intérieur et l’extérieur. Deux repères perméables, devenus incontournables en période de confinement.

Or lire c’est aller à la rencontre de l’autre et de l’ailleurs. Lire, c’est entrer et sortir, c’est voyager dans un espace intime de liberté, sans conditions ni restrictions. Un remède sans ordonnance contre l’abattement et l’isolement ? Peut-être. En tout cas parfois. Et les effets secondaires de ce remède (pas un remède miracle mais un remède très ancien) alors ? Se sentir vivant et relié aux autres. Aux autres habitants de la planète confinée, qui, malgré le grand chaos, continue de tourner, mais au ralenti et en deuil, en attendant des jours meilleurs.
Parole de lectrice qui consomme le “remède” sans modération depuis l’enfance, et surtout en période d’isolement, de doute ou d’adversité.